De belles vacances : le monastère de Santes Creus
Sur la "Ruta del Cister" nous découvrons, après Poblet l'an dernier, le monastère royal cistercien de Santes Creus.
«Vitraux et tombes royales spectaculaires au milieu de la pureté et de l’austérité caractéristiques du Cistercien. Il accueillit la première communauté monastique de l’ordre en Catalogne et fut le lieu choisi par des rois et des nobles pour leur repos éternel»
Fondée en 1168, protégé par les rois et la noblesse, l'abbaye est devenue un centre d'études spirituelles. La vie monastique s'est poursuivie de façon continue jusqu'en 1835.
Le monastère possède depuis l'origine un simple cloître roman construit entre la fin du XIIe et le début du XIIIe siècle. À la demande du roi Jacques II d'Aragon et avec son appui, l'abbé Pedro Alegre commença en 1313 la démolition de l'ancien cloître et la construction du nouveau sans modifier les autres bâtiments existants autour (l'église, la salle capitulaire, les fermes). La seule chose qu'il reste du cloître primitif est le kiosque qui abrite le lavabo par laquelle les moines se lavaient les mains après les travaux agricoles, avant de passer au réfectoire ou d'aller prier.
Un second cloître bien que semblant plus ancien a été édifié au XVIème s.
En accord avec le schéma d'organistion de l'Ordre cistercien, le cœur du monastère est formé par les trois pièces principales de la vie des moines : l'église, le cloître adossé et la salle capitulaire. Les bâtiments qui complètent l'ensemble sont le réfectoire, le parloir, la salle des moines (ou le scriptorium) et, au deuxième étage, le dortoir commun.
La salle capitulaire abrite les tombes de quelques abbés. Petite leçon de français au passage... L'expression "avoir voix au chapître" vient précisément de l'accès à ces salles capitulaires, réservé aux collège des frères et abbés. Cette institution remonte au début du IXe siècle, elle avait pour rôle de traiter les affaires de la communauté. Le chapitre, épisode de la règle de saint Benoît, désignait également le lieu dans lequel les membres de l’assemblée se réunissaient pour échanger. Avant de prendre une décision, chacun d’entre eux était consulté et pouvait exprimer son point de vue. Ainsi, ils avaient tous voix au chapitre. De même "se faire chapîtrer" vient des remontrances faites à un participant pendant ces réunions…
Joli carrelage du réfectoire.
Le dortoir est une grande salle rectangulaire (environ 46 x 11 mètres) située au-dessus de l'aile Est du cloître (c'est-à-dire la salle capitulaire et la salle des moines). Au départ, les moines dormaient sur le sol, dans un espace commun, sans séparation. Plus tard, des cloisons ont été créées pour individualiser les chambres. Il existe deux accès au dortoir : depuis l’escalier des mâtines qui communique directement avec le bras du transept de l'église et depuis l’'escalier de jour qui amène au cloître.
Aujourd'hui, le dortoir est utilisé comme salle de concert.
Au milieu du XIIIe siècle, la monarchie aragonaise intervint dans le rythme de vie de l'abbaye en montrant un intérêt qui perturba la simplicité de la vie cistercienne et qui permit un agrandissement du complexe monacal avec de nouvelles et précieuses constructions.
Le lion souverain domine le sanglier, symbolisant le peuple...
Le tombeau de gypse de Jaume (Jacques) II
L'église, d'architecture sobre et magnifique, abrite les tombes royales de Pierre le Grand et de Jacques II et son épouse Blanche d'Anjou, ainsi que le grand amiral Roger de Llúria. Nous pouvons aussi admirer les vitraux et le gothique cistercien et un retable baroque de Joseph Tremulles.
En plus de ces bâtiments, il y en a d'autres d'utilisation disparate comme l'infirmerie, les chambres des moines à la retraite, le cloître postérieur, le Palais Royal et un espace réservé au cimetière. Il existe aussi la chapelle primitive de la Trinité, le Palais de l'abbaye, la chapelle de Sainte Lucie et l'Arc Royal d'accès à la place Saint Bernard.